[Interview] Entretien avec David Lowery – Réalisateur du film Les Amants du Texas

Table Ronde avec le réalisateur.

David Lowery - Photo crédit : Caroline Renouard

C’est dans l’intimité de la petite terrasse de l’hôtel de l’Abbaye à Paris que j’ai pu rencontrer la semaine dernière le réalisateur David Lowery, dont le second film « Les Amants du Texas » (Ain’t Them Bodies Saints) vient, après Cannes, d’être projeté à Deauville en attendant sa sortie sur nos écrans mercredi prochain.

L’interview, réalisée sous forme de table ronde en compagnie de trois autres blogueurs cinéphiles fût l’occasion parfaite d’en apprendre un peu plus sur ce jeune réalisateur que certains comparent déjà à Terrence Malick et son nouveau film « Les Amants du Texas ». L’entretien ayant durée près d’une demi-heure, je me suis efforcé au mieux de retranscrire et traduire l’ensemble des questions/réponses tout en ne conservant que le plus intéressant (histoire de vous épargner une lecture trop indigeste).

David LoweryInterviewer #1 : D’où vous est venu l’inspiration pour le film « Les Amants du Texas » ?

David Lowery : En grande partie, de deux façons. Au départ je voulais écrire un film d’action, ce qui ne s’est pas bien passé du tout – donc j’ai arrêté. J’en ai tout de même conservé une idée, celle de quelqu’un qui s’évade de prison. Quand j’ai commencé à écrire le film que c’est devenu aujourd’hui, je tenais vraiment à ce qu’il rende hommage à mes films préférés tout en le réalisant à ma façon, à travers le prisme de ma propre personnalité et comment je perçois moi-même les choses. J’ai donc repris l’idée de l’évadé de prison et décidé de faire un film de gangsters rendant hommage aux classiques du cinéma américain des années 70 mais aussi des années 60 et 50. Je voulais un film à l’ancienne, qui fasse ancien.
Une autre importante source d’inspiration fût la musique folk. Je voulais un film qui fasse penser à une chanson, une chanson qui vous paraîtrait familière mais inédite à la fois. J’étais vraiment intrigué par l’idée de retranscrire cela à l’écran et c’est là que tout à vraiment commencé. De là, l’histoire s’avérait très simple car je ne cherchais pas à faire quelque chose de nouveau, je voulais raconter une histoire à l’ancienne et essayer de la présenter d’une manière quelque-peu différente. J’ai alors opté pour le choix le plus simple possible, à savoir raconter l’histoire d’un couple à la Bonnie & Clyde. La nouveauté que j’ai décidé d’y apporter a été de commencer le film là où la plupart se terminent et partir de là. C’était plus intéressant. J’ai essayé d’écrire ce qui aurait pu se passer avant mais on a déjà tous vu ce genre de film et j’aurai été incapable de faire mieux que ce que les autres ont déjà fait donc j’ai décidé de laisser tomber et commencer à partir de là.

Interviewer #2 : Qu’avez-vous ressenti en présentant votre film à Cannes puis à Deauville ?

DL : Cannes est un festival que j’ai représenté toute ma vie comme étant le festival de film « ultime » alors y aller et y présenter un film a été extraordinaire pour moi, c’était une sorte d’accomplissement. En même temps, j’étais incroyablement nerveux d’y ramener ce film que je trouvais à peine achevé. Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer mais la chose intéressante fût que – Dès le départ j’étais décidé à faire un film typiquement américain à la manière de John Ford et Howard Hawks ou bien des réalisateurs plus modernes comme James Gray qui ont une manière de réaliser typiquement américaine. C’était l’idée de départ or à un certain moment je l’ai oubliée et cela m’est uniquement revenu lorsque je suis arrivé ici et que j’ai projeté le film à une audience étrangère pour la première fois. Cela à tout d’un coup remit le film dans une perspective que je n’avais plus considérée depuis longtemps. Aux Etats-Unis, personne ne parle de l’histoire du cinéma, ils parleront de Terrence Malick à cause de Bad Lands mais personne ne mentionnera les westerns classiques des années 60, donc entendre ici des critiques avoir un argument concernant Howard Hawks et John Ford, c’est quelque chose qui ne serait jamais arrivé là-bas. Regarder mon film dans ce contexte a été une expérience très instructive pour moi et m’a aidé à mieux comprendre ce que j’ai essayé de faire et aussi les choses auxquelles je n’avais même pas pensé mais qui se sont produites malgré tout.

Interviewer #1 : Comment avez-vous choisi le titre du film ?

DL : Le titre du film date de bien avant sa conception. Il provient d’une ancienne chanson country que j’ai entendu il y a six ou sept ans je crois. A un certain moment les paroles disaient « Ain’t Them Bodies Saints » et ces mots sont restés imprégnées dans un coin de ma tête depuis. Du moins, je croyais que c’est ce que disaient les paroles mais […] j’avais tort. Reste que néanmoins j’aimais beaucoup la phrase. J’ai reçu une éducation catholique donc les notions de Saints et de Sainteté ont beaucoup de significations pour moi et ce même si je ne suis plus pratiquant. […] Plus tôt, je disais vouloir associer le film à une chanson et utiliser des paroles en guise de titre me semblait être une extension naturelle de cela et semblait bien coller au film. Cela semblait correspondre. Un des thèmes principaux du film est le concept que tout le monde essaye de faire ce qui est juste, essaye d’être bon, de faire les bons choix et je pense que le titre suggère ça.

Mr.Awesome : Quelles ont été vos influences musicales pour le film ? Qu’avez-vous écouté en l’écrivant ?

DL : Principalement Joanna Newsom qui est une de mes musiciennes préférées. Elle a été avant tout la plus grande influence sur le film mais hormis elle, tout de Bob Dylan à Nick Cave, Bill Callahan (Smog) ou encore Bonnie Prince Billy avec qui j’ai fait un film juste avant. Plus ou moins quiconque faisant de la musique folk aux Etats-Unis, qu’il soit nouveau ou ancien, je l’écoute. Une des choses que j’adore c’est entendre différents artistes reprendre la même chanson et trouver la version d’origine. Par exemple Nick Cave avait une chanson intitulée Henry Lee dont Bob Dylan a fait une version intitulée Bob Henry. J’adore l’idée que ces artistes vont chanter ces chansons pendant des années et puis que d’autres vont les reprendre et en faire leur propre version. Le titre va peut-être changer et les paroles vont changer mais l’idée centrale va rester la même et c’est exactement ce que j’espérais faire dans ce film.

Interviewer #1 :  Avez-vous demandé à votre compositeur de s’inspirer du travail de Nick Cave pour la musique du film ?

DL : Non, c’est drôle car le compositeur a déjà travaillé avec moi sur mon premier film. J’ai réalisé que c’est quelqu’un qui comprend très vite ce que je veux sans avoir à lui demander. Il sait ce que j’aime. Je lui ai fait écouter l’enregistrement d’un live de Joanna Newsom qui selon moi contenait le type d’instruments et de son que je recherchai pour le film, cette sorte de musique folk obscure, mais je ne lui ai jamais vraiment donné de direction à prendre. Il nous donnait un morceau et à chaque fois c’était 99% parfait […] Je ne m’attendais pas à ce que la musique est une telle importance dans le film. Mon dernier film ne comportait aucune musique, ou bien un seul morceau […] et je pensais que ce film serait pareil mais au fur et à mesure que la musique est arrivée lors du montage, nous avons commencé à couper le film en fonction de la musique, ce qui est très risqué. Je ne voulais pas terminer avec trop de musique dans le film. En même temps j’étais tellement excité par ce qu’il m’envoyait qu’on a décidé de faire de la musique un personnage à part entière du film.

Interviewer #1 :  Le montage de ce film est très particulier, particulièrement au début. Comment traduisez-vous cela dans vos storyboards et dans le script ?

DL : Je n’utilise pas de storyboards. J’essaye de tout incorporer dans le script, même le montage dans une certaine mesure. Je suis toujours en train de penser au rythme et à quel serait le bon moment de quitter et commencer une nouvelle scène. J’ai toujours beaucoup d’images fortes dans ma tête mais il y a également beaucoup d’autres images que je n’ai pas avant de voir l’endroit où on va tourner donc, particulièrement au début du film (durant les 10 premières minutes), le rythme et le ton étaient largement définis dans le script mais il y avait toujours des choses manquantes. Par exemple, la scène d’ouverture où Casey et Rooney Mara se disputent dans un champs n’était pas du tout présente dans le script. C’est quelque chose que nous avons rajouté car nous voulions voir plus longtemps ces deux personnages. Ça paraissait plus juste. J’avais encore un peu besoin d’eux au début. D’autres moments comme la scène où Keith Carradine parle à Rooney au tout début du film, une partie était dans le script et l’autre non. On avance à tâtons mais malgré tout j’essaye (dans le script) d’être aussi clair que possible sur le ton et le rythme avant de filmer sachant que quand je tourne une scène, je suis toujours en train de penser à la manière dont elle va se connecter à la suivante or parfois, vous avez de nouvelles idées pendant ce temps . Vous êtes en train de tourner quelque chose et tout d’un coup, une autre idée vous vient, une idée de ce qui pourrait suivre ce que vous filmez, la scène suivante. L’ordre des séquences va changer dans votre tête et j’essaye de garder des ouvertures pour cela mais malgré tout je m’efforce, dans le script, de suggérer au maximum la manière dont tout va fonctionner.

Interviewer #2 : Comment avez-vous eu l’idée de faire appel à Ben Foster ?

DL : Quand j’ai commencé à envoyer le script, Casey Affleck fût la première personne à qui je voulais offrir le rôle de Bob mais je n’étais pas sûr qu’il accepte donc j’ai envoyé le script à d’autres acteurs dont Ben Foster que j’aime aussi beaucoup. Il a adoré le script et s’est montré très intéressé pour jouer le même rôle que Casey or quand je l’ai rencontré il a été tellement gentleman .. je ne m’y attendais pas car il a toujours l’air si intense voir fou dans ses films. Il a l’habitude de jouer le méchant, le type bizarre ou sérieux et le voir en personne m’a permis de découvrir un nouveau côté de sa personnalité que je n’avais jamais vu auparavant. C’est quelqu’un de tendre, généreux, attentionné et amicale donc j’ai été instantanément convaincu qu’il était parfait pour le rôle. Pas seulement parce que c’est un excellent acteur mais à cause de cette facette de lui qui n’a jamais été représentée au cinéma jusque là. […] Par chance il a accepté et m’a ainsi rendu un formidable service en reprenant ce que j’avais écrit et en y ajoutant de son intensité car je me suis inspiré de moi pour écrire ce rôle or je suis quelqu’un de très passif, de très doux faute de trouver un meilleur adjectif. A contrario Ben est très direct et a le sens de la confrontation donc il a pu apporter un peu de lui à ce que j’avais écrit ce qui a transformé le personnage en quelqu’un de plus multidimensionnel qu’à l’origine.

Interviewer #1 : Beaucoup ont comparé l’esthétique de vos films à ceux de Terrence Mallick. Avez-vous montré Days of Heaven à votre directeur de la photographie afin qu’il s’en inspire ?

DL : Pour être honnête on ne s’est inspiré d’aucun film de Terrence  Malick. On les connait. Mon directeur de la photographie Bradford Young les connait. Il a vu Days of Heaven, il a vu Tree of Life et aime Emmanuel Lubezki mais nous n’avons jamais regardé son travail. On a plus regardé le travail d’Agnes Godard en terme de référence ainsi que les photographies de Dorothea Lange. […] Il est dur de ne pas évoquer les similitudes avec Terrence Malick puisque tout ce que vous avez à faire pour ça et de sortir dehors au coucher du soleil, au Texas et ça ressemblera à Days of Heaven. C’est juste ce à quoi ressemble le paysage même si Days of Heaven a été tourné au Canada. Même si nous n’y pensions pas consciemment, nous savions que nous voulions que le film soit beau, qu’il relève d’une certaine qualité et lorsque l’on sort dehors l’été, le seul moment de la journée où la lumière est satisfaisante se situe entre 4 et 7h de l’après-midi, l’heure magique. Il n’y a donc aucun moyen d’y échapper à moins de décider de ne pas tourner dehors où de filmer au plus violent des rayons du soleil ce qui n’était pas notre intention. En somme, même si nous ne pensions pas à Terrence Malick, je ne suis pas surpris que les gens fassent tous ces parallèles car c’est juste la nature qui va avec ce type de narration visuelle.

Interviewer #1 : Les Amants du Texas est votre second film à se dérouler au Texas. Pourquoi cet intérêt pour le Texas ?

DL : Je n’y suis pas né. J’ai emménagé au Texas quand j’avais sept ans et j’ai vraiment détesté. Je détestais le Texas. Il faisait trop chaud et c’est quelque chose que je ne supportais pas. Avec le temps, j’ai fini par m’y habituer et éventuellement j’ai réalisé que je m’y plaisais. Je devais avoir 19 ou 20 ans quand le Texas a commencé à faire partie de mon identité […] et je tenais à partager cela dans mes films. Mon premier film St.Nick, se déroule effectivement au Texas, de la même manière que Les Amants du Texas. Le Texas et ses paysages jouent un rôle important. C’est presque un personnage dans le film. Je ne ferai pas ça tout le reste de ma carrière, mon prochain film ne se déroule pas au Texas mais c’est devenu une partie de moi importante et je tenais à la partager.

Interviewer #1 : Pourquoi situer le film à cette époque ?

DL : Premièrement car s’il y avait eu Internet ou les téléphones portables, le film n’aurait pas fonctionné. Si un personnage peut simplement prévenir par SMS qu’il s’est évadé de prison, l’histoire ne fonctionnerai pas aussi bien. Ils ne s’écriraient pas des lettres et des messages secrets. Ce fût la première raison, purement pratique. Une fois décidé dans quel monde le film allait prendre place, nous avons décidé d’établir l’histoire aux alentours de 1976 ou 1977. Je suis né en 1980 donc j’ai pensé que si nous commencions l’histoire avant ma naissance ce serait comme si c’était du passé pour moi et donc un monde que je ne connais pas. Nous n’avons pas suivi de règles en terme de « Quelles technologies existaient ? ». Dans le film, les gens conduisent des voitures dont les plus anciens modèles datent de 1958 et les plus récents de 1983. On a juste essayé de donner l’impression que le film se déroule dans le passé sans en préciser la période.
Je ne sais pas si c’est pareil pour vous en France mais aux Etats-Unis, si vous allez dans une petite ville, surtout dans le sud, rien ne change, rien ne change jamais. Tout le monde porte de vieux vêtements, conduit des voitures anciennes et mise à part la présence d’un fast-food au coin d’un immeuble, vous êtes incapables de définir l’époque. Il n’y a pas de nouveaux immeubles, rien n’est nouveau et j’aime beaucoup ça. J’aime le fait de pouvoir conduire de chez moi pendant 20 minutes et traverser un paysage qui semble perdu dans le temps. Je tenais à capturer ça dans mon film.

Rooney MaraInterviewer #1 : Pourquoi avoir choisi une voix-off et des lettres pour la narration ?

DL : C’est quelque chose qui était prévu depuis le départ et cela vient tout simplement du fait que j’ai toujours adoré les lettres. J’adore écrire des lettres, j’adore en recevoir au courrier et c’est quelque chose qui n’arrive plus beaucoup. Quand j’étais enfant, c’était mon seul moyen de communiquer avec mes grands-parents et mes amis qui vivaient dans d’autres états. J’ai toujours une boite à chaussure pleine de mes anciennes lettres, exactement comme dans le film. Quand ma femme et moi avons commencé à nous fréquenter nous vivions tous les deux dans deux villes différentes donc nous avons choisi de nous écrire des lettres. Beaucoup d’entre elles étaient des emails mais nous en écrivions tout de même toujours à la main et c’était juste au moment où je venais d’entamer l’écriture du film donc c’était important pour moi d’y intégrer cet élément personnel. A un certain moment je ne voulais même plus de la voix-off, je voulais que l’on voit juste les lettres. Mon idée était que l’on ferait un gros plan sur les lettres en descendant doucement la feuille de papier afin que l’on puisse lire le contenu car la lecture est une partie intégrante de l’expérience. L’écriture manuelle avait beaucoup d’importance pour moi, la texture du papier, je voulais que tout y soit et on a fait des essais mais ça n’a pas fonctionné. Finalement, il était plus judicieux d’utiliser la voix-off. C’est encore une chose que les gens comparent à Terrence Malick alors qu’à l’époque je ne pensais pas du tout à cela. Je cherchais simplement le meilleur moyen de représenter une lettre à l’écran.

Interviewer #1 : Avez-vous l’intention d’ajouter plus d’action dans vos prochains films ?

DL : Si l’histoire le nécessite, oui absolument. Je me suis bien amusé en tournant les scènes d’action car elles n’ont pas ce côté émotionnel difficile à rendre. Toutes les scènes entre Ben et Rooney étaient très compliquées car il y avait toute cette émotion à traduire, les scènes d’actions ce n’était que de l’amusement. Elles étaient très mécaniques et fonctionnaient comme une horloge donc oui j’aimerai beaucoup en tourner davantage.

Interviewer #2 : Après un drame, seriez-vous prêt à écrire une comédie ?

DL : Le prochain film que je réaliserai, même si c’est un drame, comportera davantage de rires car j’ai le sentiment que c’est la chose que j’ai omis dans ce film. C’est très sérieux. J’aime les films sérieux mais après avoir tourné celui-ci j’éprouve le besoin de passer un peu de temps à rire donc dans le prochain film que je ferai, même si c’est juste un peu, je m’assurerai qu’il comporte un peu de comédie. Probablement rien d’extravagant mais juste une touche de légèreté par ci par là afin de ne pas être trop pesant.

Mr.Awesome : Etes-vous toujours impliqué sur le projet de reboot de Peter et Elliot le Dragon pour Disney ?

DL : Je le suis ! Je devrais travailler dessus en ce moment même (rires). Je suis toujours sous le choc que Disney m’ai engagé pour l’écrire mais je pense que le film va en fait très vite s’intégrer au reste de mon travail. Il y a des similitudes avec non seulement ce film mais mes deux derniers films. La première histoire dans mon court-métrage était dédiée à l’enfance et ils (Disney) ne veulent pas d’un film qui est quoi que soit à voir avec l’original. On a même pas regardé le film d’origine, la dernière fois que je l’ai vu j’avais 5 ou 6 ans. J’essaye simplement d’écrire le meilleur film concernant un petit garçon et un dragon dont je sois capable et c’est un challenge amusant.

Interviewer : Seriez-vous intéressé par la réalisation d’une série TV ?

DL : Oui, j’aime beaucoup la télévision. Je suis très excité à l’idée de regarder Breaking Bad et sa nouvelle saison. Si jamais je mets du temps à mettre en chantier un nouveau film, j’aimerais beaucoup, c’est très tentant. J’espère que ce ne sera pas le cas mais être capable de faire de la télévision est un fabuleux croisement vers peu importe ce que je ferai ensuite et à vrai dire, j’ai écrit un pilote pour la télévision que nous allons présenter à une chaîne dans deux semaines donc nous verrons ce qu’il en adviendra (on croise les doigts). J’ai grandi sans télévision et je ne l’ai jamais regardé avant peut-être – il y a cinq ou six ans quand il a été possible de voir toutes les séries de HBO sur iTunes ou en DVD. Je n’ai toujours pas de TV qui puisse capter les chaînes, je ne peux que regarder des DVD mais c’est une fabuleuse forme de story-telling (manière de raconter des histoires).

Interviewer : Préférez-vous écrire ou réaliser ?

DL : J’aime tourner plus qu’écrire et monter plus que les deux précédents. Le montage est le moment où le film prend forme pour moi, c’est la partie que j’aimerais ne jamais cesser de faire. C’est dur pour moi d’arrêter et j’ai toujours le sentiment d’être à 75% du but et de devoir stopper pour quelque raison que ce soit, parce que le film doit être projeté quelque part où parce que c’est la sortie. C’est la partie où je suis le plus heureux et où je me sens le mieux. Vous savez,  les gens font souvent référence au cinéma comme étant une expérience magique, comme une forme de magie et pour moi, c’est à ce moment-là que la magie opère. Quand toutes ces matières premières que vous avez accumulées finissent par former quelque chose de nouveau qui parfois ressemble exactement à ce que vous vouliez et d’autres à quelque chose que vous n’auriez jamais pu anticiper. C’est quelque chose de remarquable et j’ai hâte de monter mon prochain film.

Merci à David Lowery pour son temps et sa sympathie, Claire et Florian pour l’invitation et @cliffhangertwit pour l’audio de l’interview que mon iPhone a mal enregistré…

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