[Critique] La Planète des singes : les origines de Rupert Wyatt

La Planète des singes : les originesTitre original : Rise of the Planet of the Apes
Réalisé par : Rupert Wyatt
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Genre : Science fiction , Action , Aventure
Durée : 2h00 minutes
Date de sortie : 10 août 2011

Synopsis :
Dans un laboratoire, des scientifiques expérimentent un traitement sur des singes pour vaincre la maladie d’Alzheimer. Mais leurs essais ont des effets secondaires inattendus : ils découvrent que la substance utilisée permet d’augmenter radicalement l’activité cérébrale de leurs sujets. César, est alors le premier jeune chimpanzé faisant preuve d’une intelligence remarquable. Mais trahi par les humains qui l’entourent et en qui il avait confiance, il va mener le soulèvement de toute son espèce contre l’Homme dans un combat spectaculaire.

La planète des singes est une franchise qui ne m’a jamais beaucoup emballé (et ce n’est pas l’horrible reboot de Tim Burton sorti en 2001 qui aurait pu me faire changer d’avis). A l’annonce du tournage d’un prequel de la franchise, je ne m’attendais donc qu’à une ultime tentative de la FOX pour exploiter un peu plus financièrement l’oeuvre de Pierre Boulle (un écrivain français, au passage).

Seulement voilà, entre-temps, une première bande-annonce teaser a débarqué sur la toile et le moins que l’on puisse dire, c’est que les effets-spéciaux étaient très réussis. Bien loin des costumes ridicules de Tim Burton, c’est la première fois que les singes étaient réalisés par ordinateur via la motion capture. Parfait compromis entre technologie et véritable jeu d’acteur, la technologie de la motion capture permet de capturer les émotions du visage humain et de les prêter à un corps de synthèse : ici à des singes.

Ce sentiment positif fût par la suite renforcé lors de la venu à Paris du comédien Andy Serkis, qui interprète César, le leader de la révolution des singes (voir l’article sur ma rencontre avec Andy Serkis). Habitué à la motion capture pour avoir joué entre autre Kong et Gollum, c’est avec émotion que le comédien nous a parlé de son personnage, du travail et des recherches qui lui ont été nécessaires pour dompter son rôle.

D’abord inattendu, La Planète des singes : les origines s’est rapidement placé parmi les films que j’attendais le plus de voir cet été. Bien que Rupert Wyatt ne soit pas encore un réalisateur très connu, le simple fait d’avoir les équipes de Weta Digital (responsables des effets-spéciaux dans Avatar) aux commandes des effets-spéciaux et des acteurs de talents tels que Andy Serkis et James Franco au casting, a suffi à me faire espérer le meilleur de ce projet.

Qui dit prequel implique donc par définition de raconter l’histoire avant l’histoire que nous connaissons tous et donc de savoir comment les singes sont-ils devenus si intelligent et ont-ils réussi à conquérir la planète ?

Le film explique cela par les recherches de Will, un jeune scientifique, interprété par James Franco qui cherche à trouver un remède contre la maladie d’Alzheimer dont est atteint son père. Après des années de recherches et de tests sur des chimpanzés, Will finit enfin par trouver un remède qui fonctionne. Seulement voilà, son virus fonctionne tellement bien qu’il accroît également l’intelligence de la femelle chimpanzé sur laquelle les tests ont été effectués. A sa mort, cette dernière laisse derrière elle un orphelin, César, dont James Franco va prendre soin. Rapidement, ce dernier va montrer des signes d’intelligence sans précédent qui vont le mener à se sentir isoler du reste du monde. S’il est bien connu qu’être trop intelligent n’aide pas à s’intégrer et à trouver le bonheur auprès de ses contemporains, cela redouble de véracité lorsque l’on est le seul de son espèce.

César grandi donc entouré d’humains dont la cupidité et les vices vont bientôt le conduire au raz le bol et à la rebellion. Tiraillé par son intelligence hors norme et ses instincts animaux, César, après s’être senti abandonné par ceux qu’il considère comme sa famille (Franco et son père), va encourager son espèce à prendre les armes.

L’Homme apparait ici clairement comme un être cupide, avide de pouvoir et contrôlé par la bêtise et la peur de l’autre. James Franco et son père malade sont les seuls individus faisant rempart au degré de bêtise dont font preuves les autres personnages comme Steven Jacobs (David Oyelowo), responsable de la société Genesys, qui ne pense qu’au profit.

Si la performance d’Andy Serkis est irréprochable et que James Franco et John Lithgow dans le rôle de son père remplissent parfaitement le cahier des charges de leurs personnages, on peut s’interroger quant à l’absence totale d’utilité de Freida Pinto qui interprète Caroline, la petite amie de Will. Peu développé, son personnage ne semble avoir pour seule vocation que d’assurer la présence d’un personnage féminin à l’écran, ce qui n’apporte pas grand-chose.

Comme expliqué par Andy Serkis, La Planète des singes : les origines, n’est pas un reboot mais bien un prequel au film de 1968 avec Charlton Heston. On notera d’ailleurs avec plaisir les quelques clins d’oeil à l’histoire d’origine avec les flashs info concernant la mission à destination de Mars et la scène où César joue avec une réplique de la statue de la liberté.

Enfin, ce prequel semble annoncer l’arrivée d’un second volet qui sera quant à lui centré sur la manière dont les singes, après avoir pris le pouvoir sur l’Homme, vont organiser leur propre société. Plus qu’un film d’action, La Planète des singes : les origines, est une aventure Humaine où le héros n’est pas Homme mais Chimpanzé. En effet, en enclenchant une révolution, César ne cherche pas à prendre le pouvoir sur l’Homme mais bien à bâtir le monde meilleur que ce dernier ne semble pas capable de réaliser.

La Planète des singes : les origines est donc une oeuvre réussie, aussi bien visuellement que scénaristiquement. Savant compromis entre action et narration, l’oeuvre de Rupert Wyatt nous met en garde contre notre propre nature sans pour autant chercher à moraliser et se révèle comme étant une des bonnes surprises de cet été 2011 au cinéma.

Note : ★★★★☆

Remonter

Reactions