Titre original : Planes
Réalisé par : Klay Hall
Distributeur : The Walt Disney Company France
Genre : Animation
Durée : 1h32 minutes
Date de sortie : 9 octobre 2013
Synopsis : Chaque jour, alors qu’il pulvérise des traitements agricoles sur les récoltes, le petit avion de ferme Dusty se prend à rêver qu’il pourrait voler en compétition au milieu des avions les plus rapides au monde. Seulement voilà, il n’a pas vraiment le gabarit d’un champion, et en plus, il est sujet au vertige ! Comme il n’est pas du genre à renoncer, Dusty fait appel à Skipper, un as de l’aéronavale, pour l’aider à se qualifier lors des éliminatoires du Grand Rallye du Tour du Ciel et ainsi défier sur son terrain Ripslinger, le redoutable tenant du titre. Et c’est au-dessus du monde de CARS, avec l’aide d’une hilarante flottille de casse-cou volants venus des quatre coins de la planète, que Dusty va déployer ses ailes pour relever, sous les yeux des spectateurs du monde entier, le plus grand défi de sa vie…
C’est avec beaucoup d’appréhensions et finalement peu d’attentes que je me suis rendu à la projection de Planes, premier spin-off de la franchise Cars de Disney Pixar. Vous l’aurez compris Planes évolue dans le même univers que Cars mais délaisse les voitures pour s’intéresser … aux avions. Produit par DisneyToon Studios et non par Pixar (ça en dit déjà long), le film, imaginé à des fins purement marketing était en effet initialement prévu pour sortir directement en DVD sans passer par la case cinéma.
Ce produit dérivé de la franchise Cars dont le destin n’était autre que de pousser les parents à acheter de nouveaux jouets à leurs bambins s’est finalement vu offrir une chance au cinéma mais la méritait-il ? Oui et non.
Pas mauvais, pas indispensable :
Planes n’est pas un mauvais film. A vrai dire, Planes se regarde plutôt bien en comparaison de la souffrance que m’a infligé le film Cars 2 que je considère probablement comme étant le pire film de toute l’histoire de Pixar. Le personnage de Martin étant probablement la pire abomination jamais vu au cinéma après Jar Jar Binks. Alors oui, je ne suis pas la cible, la moyenne d’âge de la salle lors de la projection me l’a bien rappelé. Cœur de cible ou non, il n’y a pas d’âge pour apprécier un bon film d’animation et les films de Pixar sont connus pour parler aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Seulement voilà, ici nous n’avons pas affaire à un Pixar et le film ne fait pas le moindre effort d’innovation ou d’originalité se contentant de calquer l’histoire de Cars en remplaçant les voitures par des avions.
Flash McQueen est alors remplacé par Dusty Crophopper, un petit avion épandeur qui rêve de devenir le plus grand champion des avions de vitesse (ça ne vous rappelle rien ?). Bien décidé à rejoindre un monde auquel il n’appartient pas et réaliser son rêve, il est épaulé dans son aventure par ses fidèles amis dont Chug, le camion-citerne ravitailleur de fioul, Dottie, l’élévatrice mécanicienne, Skipper Riley, l’avion de guerre vétéran et entraîneur personnel ainsi que Sparky son assistant personnel.
Bref, l’histoire vous vous en doutez est assez prévisible. Dusty s’entraîne durement pour finalement participer au Grand Rallye du Tour du Ciel. Là-bas, il va faire la connaissance de nombreux autres personnages caricaturant tous au plus bas niveau le pays qu’ils représentent (ex : El Chupacabra, le coureur mexicain qui joue les Don Juan ou la participante française, Rochelle, qui joue les belles inaccessibles). Bien évidemment, tout le monde ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de Dusty et ses performances, poussant son adversaire Ripslinger, le triple champion du monde, à se montrer agressif au point d’être prêt à tout pour empêcher Dusty de gagner. A partir de là tous les ingrédients habituels se réunissent pour nous offrir une histoire convenue et calquée sur Cars. L’aventure, la compétition, la morale sur nos rêves et objectifs personnels et même la romance entre le personnage du coureur mexicain et la belle française, tout y est. Côté animation, tout est propre même si bien évidemment plusieurs crans en dessous des productions Pixar (le film n’a pas non plus disposé du même budget que Cars). On se trouve ici, rappelons-le, dans une production DisneyToons Studios, jusque ici habitué à délivrer des direct-to-dvd et non des films calibrés pour le cinéma. Le niveau de détail et la qualité de l’animation ne peut donc être raisonnablement comparée même si encore une fois, le résultat est très propre et que les paysages ainsi que les décors des courses s’avèrent particulièrement réussis visuellement.
La surprise dans Planes provient en fait de la noirceur de certaines scènes. S’il on en sait très peu sur l’univers de Cars, nous savons maintenant grâce à l’avion vétéran qu’il y a eu une guerre dans ce joyeux petit monde pas si différent du nôtre. Qui dit guerre dit combats et qui dit combats dit morts. Des morts qui sont d’ailleurs explicitement représentées par l’explosion de nombreux avions en vol dans une scène assez inattendue. Certes cela n’est pas forcément suffisant pour sortir les mouchoirs mais n’oublions pas qu’il s’agit ici d’un film à destination des enfants et la guerre n’est pas vraiment le sujet que l’on s’attendait à retrouver dans Planes. Sans rentrer dans les détails de l’histoire, le personnage de Skipper Riley va finalement se révéler bien plus développé que la plupart des autres puisque son passé trouble va finalement amener le film dans une direction assez intéressante ou tout du moins novatrice par rapport à Cars.
Côté voix françaises, exit les Guillaume Cannet et autres Cécile de France pour la petite production Planes qui devra se contenter de personnalités plus modestes comme la journaliste Mélissa Theuriau qui fait ses débuts en tant que comédienne de doublage avec le rôle de la belle Rochelle ou encore Fred Testot (un habitué des Disney) pour assurer le rôle principal de Dusty. A la conférence de presse organisée mardi dernier pour la promotion du film, les comédiens se sont montrés tous emballés par l’expérience et leurs personnages même s’il ont sait bien pourquoi chacun accepte de participer à ce genre de choses. Au final, il s’avère extrêmement difficile de reconnaître qui est qui, surtout quand vous n’êtes pas forcément familier avec les voix de Mélissa Theuriau ou de Leïla Bekhti (Ishani).
Planes, la volonté de John Lasseter :
En somme, Planes, bien que grandement copié/collé sur le premier Cars, s’avère au final être un film d’animation tout à fait honorable à regarder. Bien moins désagréable que Cars 2, il parviendra à divertir les plus jeunes et ce sans véritable prétentions (le film ne se prend pas au sérieux et se permet même des blagues sur la vente de produits dérivés) même si l’on nous fait comprendre qu’une trilogie est déjà en préparation. Cependant, son existence même, encouragée par John Lasseter (réalisateur des deux films Cars) de Pixar m’inquiète. Récemment, les derniers Pixar comme Cars 2 ou Rebelle se sont montrés décevants et incapables de rivaliser avec les petits trésors qu’ont pu nous offrir les studios auparavant comme par exemple Là-Haut ou Wall-E et cette volonté de développer les franchises de la lanterne par les studios DisneyToons à des fins purement marketing ne laisse rien présager de bon pour la suite. Enfin, le film ne disposant pas du même budget et donc du même rendu final que les productions Pixar, sa sortie au cinéma risque de méprendre de nombreux spectateurs pensant de part l’affiliation avec Cars, qu’il s’agit d’un film provenant des studios Pixar.
Suivez-Nous !