[Critique] Percy Jackson : La mer des monstres de Thor Freudenthal

Harry Potter, en cheap.

Percy Jackson : La mer des monstresTitre original : Percy Jackson: Sea of Monsters
Réalisé par : Thor Freudenthal
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Genre : Fantastique , Aventure
Durée : 1h46 minutes
Date de sortie : 14 août 2013

Synopsis : Percy Jackson ne sent pas vraiment l’âme d’un héros. Même s’il a déjà sauvé le monde, ce demi-dieu se demande si ce n’était pas tout simplement un coup de bol extraordinaire. Lorsqu’il découvre que son demi-frère est un monstre, il commence même à penser qu’être le fils de Poséidon est peut-être une malédiction. Mais il ne va pas avoir le temps de méditer sur le sujet car la barrière de protection divine qui protège le Camp des Sang-Mêlé est attaqué par une horde de monstres mythologiques, menaçant de détruire le sanctuaire des demi-dieux. Pour sauver leur seul refuge, Percy et sa bande doivent se lancer à la recherche de la légendaire Toison d’Or.
Leur périple va les conduire dans une odyssée à hauts risques sur les eaux inexplorées et mortelles de la Mer des Monstres, plus connue des humains sous le nom de Triangle des Bermudes. Ils devront faire face à d’incroyables créatures fantastiques : d’un taureau mécanique cracheur de feu, à des créatures des mers terrifiantes, en passant par des cyclopes géants. Et même d’autres demi-dieux à la loyauté douteuse… Les enjeux sont plus importants que jamais : si Percy échoue, le Camp des Sang-Mêlé disparaîtra à jamais et l’Olympe s’effondrera.

Commandé par la FOX afin d’avoir sa propre franchise type Harry Potter, Percy Jackson n’est clairement pas de la même trempe que l’apprenti sorcier. Alors que les livres Harry Potter ont sur profiter au cinéma d’une adaptation en étroite collaboration avec J.K Rolling, d’un important budget effets-spéciaux et d’un casting de jeunes talents comme Emma Watson ou Daniel Radcliffe, les œuvres de Percy Jackson (dont le premier film a pourtant été réalisé par Chris Colombus, réalisateur des deux premiers films Harry Potter) n’ont pas eu la même chance. Hormis Logan Lerman (Percy), tous les autres personnages sont d’une transparence déconcertante. A vrai dire même Logan, pourtant très talentueux dans des films comme Le Monde de Charlie, ne réussi vraiment à être crédible en fils de Poséidon. Avec des effets spéciaux particulièrement cheap, l’adaptation cinématographique de Percy Jackson a dû attendre les résultats du box office à l’international avant que la Fox ne se décide à valider cette suite.

Photo du film "Percy Jackson : La mer des monstres"

C’est donc sauvé de justesse de la noyade que Percy Jackson est de retour pour de nouvelles aventures dans Percy Jackson, la mer des monstres, un film au schéma calqué sur le premier. Exit Chris Colombus pour la réalisation et place à un inconnu, beaucoup moins cher : Thor Freudenthal. Si la filmographie de ce dernier vous est complètement étrangère, c’est normal et ce n’est certainement pas Percy Jackson, la mer des monstres qui va propulser le réalisateur sous les projecteurs. Alors qu’Harry Potter a su séduire un public de tout âge, Percy Jackson s’adresse quant à lui plus spécifiquement à un jeune public. Ainsi là où un ado (voir pré-ado) verra un redoutable combat entre Percy Jackson et un taureau mécanique cracheur de feu, un adulte verra surtout une bonne occasion ratée d’être resté chez soi. Pour profiter au mieux de ce divertissement familial il est donc recommandé d’être en famille (Duh) et de faire appel à l’enfant indulgent qui est en soi (et non au vilain adulte cynique).

Dans cette nouvelle aventure, Percy est en pleine remise en question et se demande s’il est un véritable héros ou bien un imposteur. Le moral dans les chaussettes, ses performances sont en berne et ses rivaux en profitent pour renforcer ses doutes envers lui-même. Cerise sur le gâteau, le jeune Percy découvre qu’il serait au centre d’une ancienne prophétie annonçant que son destin consisterai à sauver ou détruire l’Olympe. Si cela aurait suffi à faire tenir le film, l’existence d’un demi-frère non humain et la résurrection d’un ancien ennemi vient également s’ajouter à l’intrigue rendant l’histoire quelque peu chargée.

Photo du film "Percy Jackson : La mer des monstres"

A vouloir explorer autant d’éléments, la majorité est survolée et le tout semble finalement dénué d’importance pour le spectateur qui a du mal à croire aux enjeux dramatiques du film (les méchants sont d’ailleurs vaincus très facilement). S’il n’est pas nécessaire d’avoir vu le premier volet pour comprendre celui-ci (un résumé est fait par le narrateur au début du film), il est recommandé d’avoir vu le précédent si vous souhaitez comprendre le passé du méchant, rescapé du premier film. Car oui, le méchant de l’histoire est à nouveau le jeune Luke, fils d’Hermes (et pas Skywalker), qui souhaite toujours détruire l’Olympe pour se venger d’un manque d’amour paternel. Pour ce faire, Luke a empoisonné l’arbre magique permettant à la barrière protectrice du camp des Sang-Mêlé de fonctionner, le rendant ainsi vulnérable à toutes les attaques. Pour sauver l’arbre magique, Annabeth, la petite amie de Percy (au charisme zéro) découvre via l’application Mythologie de son iPad qu’il faut partir à la recherche de la toison d’Or. Malheureusement c’est Clarisse, fille d’Arès et rivale de Percy, qui est choisie pour cette quête ce qui n’empêchera pas Percy, persuadé que Luke recherche également la toison pour d’obscurs dessins, de s’incruster avec sa bande composée d’Annabeth, du pas très courageux satyre Grover (lamentablement pas drôle) et de son récemment découvert demi-frère.

1h46 plus tard, Percy Jackson, la mer des monstres aura délivré exactement ce que l’on attendait d’un tel divertissement, en l’occurrence une gentille leçon sur la rivalité, l’amour fraternel et le rejet parental ainsi que de pas toujours très épiques combats entre Percy et des créatures mythologiques en carton patte. Le meilleur moment restera la brève apparition de l’acteur Nathan Fillion dans le rôle du père de Luke. Une apparition qui réjouira les fans de l’acteur qui se permet d’ailleurs une référence à Firefly, série annulée par la Fox et dont l’acteur était le héros.

Photo du film : Percy Jackson : La mer des monstres

En somme Percy Jackson : La mer des monstres dont la conclusion annonce clairement l’arrivée d’un troisième volet s’avère encore plus triste que le premier. Souffrant clairement d’un manque de budget pour les décors et les effets-spéciaux, le film se regarde avec souffrance et il y a fort à parier que bon nombre des comédiens présents sur le tournage auraient eux aussi préféré faire autre chose que tourner cette suite contractuelle. La 3D se veut d’une rare inutilité, si bien que seul le poids des lunettes sur le nez nous permet de nous rappeler son existence. Percy Jackson est une franchise en souffrance et il serait temps que la Fox trouve un réalisateur à la hauteur pour la continuer si une suite est réellement envisagée.

Note : ★★☆☆☆

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