[Critique] Les Flingueuses de Paul Feig

Titre original : The Heat
Réalisé par : Paul Feig
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Genre : Action , Comédie , Policier
Durée : 1h57 minutes
Date de sortie : 21 août 2013

Synopsis : D’un côté il y a l’agent spécial du FBI, Sarah Ashburn, une enquêtrice rigoureuse et méthodique dont la réputation la précède tant pour son excellence que son arrogance démesurée. De l’autre l’agent de police de Boston, Shannon Mullins, reconnue pour son fort tempérament et son vocabulaire fleuri. L’une comme l’autre, n’ont jamais eu de partenaire dans le travail… ni vraiment d’amis.
Ainsi, lorsque ces deux représentantes de la loi radicalement opposées sont obligées de faire équipe pour arrêter un baron de la drogue sans pitié, elles se retrouvent à devoir lutter non seulement contre un puissant syndicat du crime, mais aussi et surtout contre l’envie de s’entretuer.

Voilà un petit moment que nous n’avions pas vu le visage de Sandra Bullock dans une comédie au cinéma. Vedette de comédies légères comme Miss Détective ou Miss FBI, Sandra Bullock est devenue rare sur le grand écran ces dernières années et ce malgré son rôle non comique dans un drame ayant reçu 11 nominations aux côtés de Tom Hanks en 2011.

C’est donc en 2013 que l’actrice fait son grand retour avec Les Flingueuses (The Heat en version originale), une comédie du réalisateur Paul Feig qui vient de réaliser un carton au box-office américain. Pour ce buddy-movie féminin (comme le rappel d’ailleurs subtilement l’effroyable affiche française du film, hyper photoshopée et au slogan d’un goût particulièrement douteux « Le FBI aussi a ses règles »), Sandra Bullock est accompagnée de l’actrice Melissa McCarthy, découverte dans la série Gilmore Girls et révélée au cinéma par le même réalisateur, Paul Feig, dans son film « Mes meilleures ennemies ». Fan de l’actrice, Paul Feig s’est donc tourné à nouveau vers l’humour rentre dedans et sans gêne que maîtrise l’actrice pour sa nouvelle comédie.

L’histoire ? On ne s’éternisera pas dessus. Si le film dure près de deux heures, l’histoire peut quant à elle se résumer en trois mots : vu et revu. Comme tout buddy-movie, la comédie est créée par le rapprochement forcé de deux personnages que tout oppose, ici celui de l’agent du FBI Sarah Ashburn alias Sandra Bullock (modèle de rigueur, de sérieux, assez brillante pour aimer en mettre plein la vue et rejetée par ses collègues) et l’agent de police Shannon Mullins (Melissa McCarthy), véritable bourrin incontrôlable qui conserve des grenades défectueuses achetées sur eBay dans son frigidaire tout en portant des gilets grisâtres de grand-mère. Si les deux femmes n’étaient pas faites pour se rencontrer, elles vont se voir contraintes à travailler ensemble afin d’appréhender un puissant trafiquant de drogue. Alors que l’affaire est essentiellement professionnelle pour Ashburn qui se doit de la résoudre pour obtenir une promotion, elle est très personnelle pour Mullins qui prend très à cœur la sécurité de son quartier et qui souhaite protéger son frère, à peine sorti de prison et menacé par le trafiquant.

Bref, le film, vous l’aurez deviné du début à la fin dès le départ puisqu’il suit le classique je ne t’aime pas, moi non plus et enfin soyons Best Friend Forever (ponctué par une séquence émotion). Alors comment occuper et surprendre le spectateur pendant deux heures quand il connait déjà la recette ? Tout simplement en utilisant une overdose d’humour trash et potache. Les Flingueuses font tomber les limites de la décence avec un record de grossièretés à la minute, notamment Melissa McCarthy qui va bien passer cinq minutes à chercher les couilles de son chef dans son bureau. Le pire est que cela fonctionne puisque je me suis surpris à rire à plusieurs reprises de la grosseur des gags. C’est con, c’est même très très con mais ça fait rire. Conséquence ? Le vide abyssal du scénario devient moins pénible et les deux heures ne paraissent franchement pas si longues puisque les gags s’enchaînent à un rythme assez soutenu et que si certains sont tout simplement lourds et tombent à plat, d’autres ont malgré tout su provoquer chez moi de nombreux rires francs.

Attention, Les Flingueuses n’est pas une bonne comédie, à vrai dire, le film ne devrait probablement pas être vu au cinéma à moins d’avoir en sa possession une carte illimitée (d’autant que la majorité des bonnes scènes sont dans la bande-annonce). Mais, malgré tout, le film reste convenable à visionner chez soi un soir de solitude ou le rire s’avère nécessaire. Les Flingueuses n’est pas la comédie de l’année, ni de l’été et ne restera pas dans les mémoires mais bien un simple buddy movie au féminin qui fera appel aux messieurs (pas forcément attirés par le charme de Melissa McCarthy) de part son extrême lourdeur et son profond manque de retenue. Le film n’hésite pas à dépasser les limites du correct pour faire rire et si certains auront leurs doutes sur le duo Sandra Bullock / Melissa McCarthy, Paul Feig évite le plantage complet en laissant les personnages se lâcher.

Alors que McCarthy semble née pour incarner les femmes des cavernes et que le rôle d’agent du FBI psychorigide semble parfaitement coller à Sandra Bullock, la pauvre ne signera pas encore son retour triomphale avec Les Flingueuses (même si les résultats au box-office US sont très bons). Le casting des personnages secondaires réserve quant à lui quelques surprises puisque nous avons droit au recyclage de nombreux acteurs de séries bien connues. Ainsi Jason, le frère de l’officier Mullins n’est autre qu’un des agents du FBI de Prison Break.  Tony Hale alias Buster de la série Arrested Development tient également un petit rôle et deux personnages de la série The Office dont le patron de Dunder Mifflin font également des apparitions. Enfin, on ne pouvait passer à côté de la présence de Biff Tannen (Thomas F. Wilson) dans le rôle du dépressif capitaine Woods.

Pour conclure, pas de quoi se précipiter dans les salles le 21 août prochain mais si vous avez une soirée à tuer, une carte de cinéma illimitée type UGC ou bien que vous êtes grand consommateur de comédies bien lourdes alors Les Flingueuses devrait réussir à vous décrocher un rire (même nerveux) et heureusement car ce n’est pas l’intrigue, visible à des kilomètres, qui va vous tenir en haleine pendant presque deux heures.