[Critique] Monstres Academy de Dan Scanlon

Le retour de Bob et Sulli !

Monstres AcademyTitre original : Monsters University
Réalisé par : Dan Scanlon
Distributeur : The Walt Disney Company France
Genre : Animation , Famille
Durée : 1h44 minutes
Date de sortie : 10 juillet 2013

Synopsis : Même quand il n’était qu’un tout petit monstre, Bob Razowski rêvait déjà de devenir une Terreur. Aujourd’hui, il est enfin en première année à la prestigieuse université Monstres Academy, où sont formées les meilleures Terreurs. Son plan de carrière bien préparé est pourtant menacé par sa rencontre avec James P. Sullivan, dit Sulli, un vrai crack qui a un don naturel pour Terrifier. Aveuglés par leur désir de se prouver l’un à l’autre qu’ils sont imbattables, tous deux finissent par se faire renvoyer de l’université. Pire encore : ils se rendent compte que s’ils veulent que les choses aient une chance de rentrer dans l’ordre, ils vont devoir travailler ensemble, et avec un petit groupe de monstres bizarres et mal assortis…

« Chez Pixar, on ne fait pas de suite uniquement pour l’argent mais seulement lorsque nous avons une véritable histoire à raconter ». Telles sont les paroles de John Lasseter à la sortie de Cars 2 (une suite dont on se serait d’ailleurs bien passé…). Au fil des années, les studios Pixar nous ont habitués au meilleur avec des chefs-d’oeuvre d’animation comme Wall-E ou Toy Story et au pire (plus récemment) avec des films littéralement insupportables comme Cars 2 ou peu digne de Pixar (manque d’originalité et d’émotions) comme Rebelle.

C’est donc avec un peu d’appréhensions que 12 ans après Monstres & Cie, les studios à la lanterne décident de remettre sur le devant de la scène les personnages de Bob et Sulli, non pas dans une suite mais dans un prequel (une histoire se déroulant avant Monstres & Cie). Le prequel, c’est un peu la solution de facilité qui permet par exemple de revenir sur l’origine des personnages principaux et continuer à exploiter une franchise. Bien évidemment, c’est l’option qu’ont choisit les scénaristes Dan Scanlon et Robert L. Baird en racontant l’histoire du jeune Bob Razowski dont le rêve est de devenir une Terreur d’élite et sa rencontre avec Sulli alias Jacques Sullivent à l’université de la Monstres Academy.

Bob Razowski

Bob est un jeune monstre plein d’ambitions mais ne fait pas très peur. Afin de s’améliorer et d’atteindre le rang de Terreur d’Elite, il décide de rejoindre la prestigieuse université de la Monstres Academy où il va bien sûr être mis à l’écart par les autres monstres qui ne le trouvent pas du tout effrayant. C’est aussi l’opinion de la terrifiante doyenne Hardscrabble qui pense que Bob n’a pas sa place ici. Le film va ensuite se tourner en véritable « college movie » très classique reprenant tous les éléments de l’université à l’américaine, à savoir les fraternités, les épreuves sportives, les rivalités entre étudiants « cool » et les autres, les geeks ou les gothiques. Bien évidemment, Bob est rejeté par les monstres les plus cools de l’université contrairement à Sulli, très convoité de part son arrogance et son aisance à terrifier.

Une véritable compétition va alors se créer entre Bob et Sulli. Une compétition qui va conduire au renvoi des deux apprentis Terreur et l’obligation pour eux de rejoindre la fraternité OK (Oozma Kappa), la pire de toute l’université. Comme dans tous « college movie », la suite du film va constituer à une série d’épreuves allant permettre à Bob et sa fraternité de perdants de gagner en respect auprès des autres monstres. Seule la dernière partie du film fera preuve d’originalité et enfin d’émotions, comme on l’exige d’un véritable Pixar puisqu’elle s’éloigne du « college movie » pour se focaliser sur le rapprochement entre Bob et Sulli, leur insécurité et le chemin allant les conduire chez Monstres & Cie, comme on l’attend tous bien évidemment depuis le début.

Bob Razowski et Sulli

Côté visuel, Pixar n’a rien à envier à la concurrence et le prouve ici une nouvelle fois avec des graphismes d’une très grande qualité (comme par exemple le pelage de Sulli, d’un réalisme et d’un niveau de détail impressionnant). L’univers créé pour le film comme l’université de la Monstres Academy et les nouveaux monstres sont très riches et plutôt originaux. L’humour ne manque pas non plus puisque les gags sont assez nombreux (l’histoire et le rapprochement avec un « college movie » s’y prête assez facilement) et la bande son, composée par Randy Newman (Toy Story 3, Monstres & Co) emporte parfaitement le film.

Si Monstres Academy est donc un Pixar respectable alliant une animation solide et un humour bien présent, le film pêche un peu au niveau de son scénario faisant preuve de très peu d’originalité et de beaucoup de facilités ainsi que de son manque d’émotions. Bien mieux que le récent Cars 2 et plus divertissant que Rebelle, Monstres Academy s’inscrit donc comme un divertissement réussi mais ne restera pas dans les annales de Pixar puisqu’à des années lumières d’un trésor de poésie et d’originalité comme par exemple Là-Haut.

A noter que comme d’habitude, le film est précédé d’un court-métrage. Il s’agit ici du très poétique « Le parapluie bleu » de Saschka Unseld suivant le coup de foudre entre deux parapluies (un bleu et un rouge) un soir de pluie sur une rue passante. Les deux parapluies tentent de se rejoindre malgré les divers éléments sur leur chemin.

Note : ★★½☆☆

Remonter

Reactions