[Critique] Le Monde fantastique d’Oz de Sam Raimi

Un pari Ozé mais réussi !

Titre original : Oz: The Great and Powerful
Réalisé par : Sam Raimi
Distributeur : The Walt Disney Company France
Genre : Aventure , Fantastique , Action
Durée : 2h07 minutes
Date de sortie : 13 mars 2013

Synopsis : Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie. Tout semble tellement possible dans cet endroit stupéfiant composé de paysages luxuriants, de peuples étonnants et de créatures singulières ! Même la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières, Théodora, Evanora et Glinda semblent réellement douter de ses compétences…
Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué malgré lui dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants. Qui sait désormais si un destin hors du commun ne l’attend pas au bout de la route ?

Qui n’a jamais entendu parlé du Magicien d’Oz, la célèbre oeuvre de L. Frank Baum ? Les cinéphiles se souviendront immanquablement de l’adaptation de Victor Fleming sous forme de film musical en 1939. A l’époque, le film surprend les spectateurs, encore peu habitués à la couleur, par l’exploration du monde de Oz à l’aide de la Technicolor. Après une séquence d’ouverture se déroulant au Kansas tournée en noir et blanc, le spectateur était alors plongé dans un déluge de contraste et de couleur lors de l’arrivée de Dorothy dans le monde magique d’Oz.

En 2013, Sam Raimi, réalisateur de la trilogie Spiderman, se voit confier la mission de réaliser pour Disney un prequel à l’oeuvre de L. Frank Baum centré sur les origines du célèbre magicien d’Oz. Pour incarner le magicien, le réalisateur a choisi l’acteur James Franco, qui jouait déjà le rôle de Harry Osborn dans sa trilogie Spiderman. A l’opposé de sa superbe prestation en gangster décérébré dans Spring Breakers, James Franco, qui s’impose aujourd’hui comme un des comédiens les plus talentueux de sa génération, s’attaque au rôle de prestidigitateur au destin hors du commun. Simple magicien dans une fête foraine du Kansas, Oscar Diggs aka Oz rêve de devenir aussi reconnu et talentueux que ses idoles Houdini et Edison et est prêt à tous les sacrifices pour arriver à ses fins.

Rendant directement hommage au film de Fleming, Le Monde fantastique d’Oz ouvre dans un format 4:3 et noir et blanc pour nous présenter Oz dans sa petite ville du Kansas. Pourchassé par des forains en colère, l’homme tente alors de s’échapper en montgolfière et se retrouve comme le sera Dorothy plus tard, pris au coeur d’une tornade. C’est finalement  cette dernière qui va transporter notre anti-héros dans le monde fantastique d’Oz, introduisant au passage le format 16:9 et la couleur (encore une fois en clin d’oeil au film de Fleming).

Perdu dans un monde fantastique qui porte son nom, Oz apprend qu’il serait l’élu d’une ancienne prophétie, destiné à vaincre une méchante sorcière et devenir le nouveau roi du royaume d’Oz. Bien que sachant qu’il n’a aucun réel pouvoir, l’homme est bien décidé à se faire passer pour le sauveur tant attendu et mettre la main sur les richesses du royaume. Sur sa route, il va rencontrer ses compagnons d’aventure, à savoir un petit singe volant (avec la voix du fantastique Zach Braff, qui interprète d’ailleurs le complice de Oz au début du film) et une petite fille faite de porcelaine. Trois sorcières vont également croiser le chemin du magicien, Théodora (Mila Kunis), Evanora (Rachel Weisz) et Glinda (Michelle Williams) et toutes ne seront pas prêtes à l’aider à s’emparer du trône …

Bien que pris au piège de toute production Disney, Sam Raimi parvient malgré tout à divertir les plus grands dans ce film bien évidemment adressé avant tout aux enfants. En faisant rapidement taire le chant des « munchkins », Raimi nous épargne le côté comédie musicale du film de Fleming. Si le maquillage effectué sur Mila Kunis pour sa transformation en sorcière fait quelque peu cheap, les effets spéciaux et les décors sont suffisamment bien fait pour nous plonger dans l’univers d’Oz, bien plus que ceux du très mauvais Alice au pays des merveilles de Tim Burton. Enfin, les plus grands pourront voir dans Le Monde fantastique d’Oz une véritable analogie au métier de réalisateur à travers le personnage de Oz. Payé pour émerveiller et vendre du rêve aux spectateurs, le réalisateur n’est en réalité qu’un prestidigitateur s’appuyant sur une panoplie de trucs, astuces et effets spéciaux pour parvenir à ses fins, créer l’illusion et la magie. Mission accomplie pour Sam Raimi.

Note : ★★★½☆

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