[Critique] Möbius de Eric Rochant

Le ruban qui se mord la queue

Titre original : Möbius
Réalisé par : Eric Rochant
Distributeur : EuropaCorp Distribution
Genre : Espionnage , Thriller
Durée : 1h43 minutes
Date de sortie : 27 février 2013

Synopsis : Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Soupçonnant sa trahison, Grégory va rompre la règle d’or et entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion impossible qui va inexorablement précipiter leur chute.

Pour son grand retour, le réalisateur Eric Rochant sort l’artillerie lourde et promet au spectateur un thriller d’espionnage avec pour vedette Cécile de France et Jean Dujardin, récemment glorifié d’un oscar du meilleur acteur. Si sur le papier et dans les premiers trailers, tout donne envie, que dire du film qui se dégonfle au fur et à mesure de ses 1h43 tel un mauvais soufflé.

L’intrigue est plus ou moins simple, Jean Dujardin alias Grégory Lioubov, est un agent du FSB (l’ex KGB) chargé de monter un dossier sur Ivan Rostovski (Tim Roth), un puissant oligarque russe soupçonné d’effectuer des opérations financières pas très très légales. Pour l’espionner, Grégory et son équipe d’espions (pas très crédibles) s’approchent d’Alice (Cécile de France), une boursicoteuse aussi douée qu’ambitieuse (et qui s’avère déjà être une espionne pour la CIA …). Bref, Alice s’avérant être un élément difficilement contrôlable, Grégory décide d’enfreindre la règle numéro uno de tout bon espion et de « renifler » Alice de plus près (comprendre se présenter à elle sous une fausse identité). Bien évidemment cette dernière va s’éprendre du beau français et une relation amoureuse aussi interdite que secrète va débuter entre nos deux personnages. Grégory va donc devoir gérer son boulot d’espion tout en cachant sa relation à ses supérieurs tandis qu’Alice devra protéger à son tour Grégory des hommes de main de Rostovski qui la surveille de très près.

Si tout ce petit manège semble fonctionner lors de la première demi-heure du film, la faiblesse du scénario (écrit par Eric Rochant sans l’aide de … scénariste) finit par nous endormir et barber le spectateur profondément. Scènes d’amour aussi ridicules que sulfureuses entre Jean Dujardin et Cécile de France, tension digne d’une série B, nos deux tourtereaux ne semblent jamais réellement en danger et le pire c’est qu’on s’en fout un peu.  La faute ne revient pas aux acteurs qui semblent faire du mieux qu’ils peuvent avec la faiblesse de l’histoire. L’américain Tim Roth, aussi excellent soit-il,  n’est par ailleurs malheureusement pas crédible pour un sous dans son rôle d’oligarque russe. Encore une fois, les enjeux n’arrivant pas à convaincre, l’intérêt pour le film décline doucement mais surement jusqu’aux ultimes retournements et rebondissements entre CIA, FSB et compagnie à la fin du film.

Loin d’un passionnant thriller ou encore d’un bon film d’espionnage, Möbius se centre davantage autour d’une histoire d’amour aussi peu probable que crédible. Un film à éviter.

Note : ★★☆☆☆

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