[Critique] Looper de Rian Johnson

Un Western spatio-temporel !

Titre original : Looper
Réalisé par : Rian Johnson
Distributeur : SND
Genre : Science fiction, Action
Durée : 1h50 minutes
Date de sortie : 31 octobre 2012

Synopsis :
Dans un futur proche, la Mafia a mis au point un système infaillible pour faire disparaître tous les témoins gênants. Elle expédie ses victimes dans le passé, à notre époque, où des tueurs d’un genre nouveau (les « Loopers ») les éliminent. Un jour, l’un d’entre eux, Joe, découvre que la victime qu’il doit exécuter n’est autre que… lui-même, avec 20 ans de plus. La machine si bien huilée déraille…

Pour son troisième film, le jeune réalisateur Rian Johnson s’attaque au genre de la science fiction en proposant une histoire originale (ce qui, de nos jours à Hollywood, a le mérite d’être précisé) basėe sur le délicat sujet du voyage dans le temps. Si ce dernier s’avère assez casse gueule, Rian Johnson a su suffisamment s’en approprier les règles pour que cela paresse logique voir naturel au spectateur. Le voyage dans le temps reste ainsi un élément de toile de fond qui ne sert qu’à raconter la véritable histoire du film : celle des deux Joe.

Le jeune Joe est un Looper, un tueur à gage de l’an 2044. Une trentaine d’années de là, le voyage dans le temps, strictement interdit, est contrôlė par la mafia qui l’utilise pour renvoyer ses cibles dans le passé et les faire descendre par un Looper, un tueur se tenant près à abattre les cibles renvoyées pour de l’argent. En acceptant de jouer ce rôle, chaque Looper convient qu’un jour il devra boucler sa propre boucle et abattre son soi futur, se laissant une trentaine d’années d’ivresse devant lui avant sa fin tragique. S’il n’en est pas capable, les deux versions de lui-même seront traqués jusqu’à ce que la boucle soit enfin bouclée…

Joe vit dans un futur très sombre et pourtant tristement très réaliste, les voitures de luxe côtoient des épaves de voitures de notre époque maintenues tant bien que mal en état de marche. La population souffre de la misère et la loi de la jungle règle auprès d’une population qui n’hésite pas à se servir d’arme à feu pour régler ses conflits. Égocentrique, le jeune Joe fait partie de part son métier des privilégiés, belles voitures, drogues et prostitués, rien ne lui est interdit.

Mais ces privilèges vont prendre fin le jour ou apparaît devant lui son soi futur, interprété par Bruce Willis. Apparu à visage découvert, le jeune Joe se voit incapable de s’abattre et se laisse s’enfuir. Une traque digne d’un western des temps modernes démarre ensuite entre le jeune Joe, désireux de regagner sa vie et ses privilèges et le Joe du futur, plus mature, qui désire se venger de la mafia.

Si Bruce Willis et Joseph Gordon-Levitt (le jeune Joe) ne sont pas vraiment des sosies, un important travail de maquillage a été fait sur ce dernier pour reprendre la bouche et quelques traits du visage de Bruce Willis. Joseph Gordon-Levitt a quant a lui beaucoup travaillé pour s’approprier (avec succès) les mimiques et la gestuelle de Willis.

Le casting offre ainsi une prestation incroyable, du jeu de Gordon-Levitt, au retour triomphale de Bruce Willis en tueur badass et près à tout pour atteindre son but jusqu’au petit enfant et à Emily Blunt, qui composent la famille ayant recueillis le jeune Gordon Levitt dans sa traque.

Plus qu’une chasse à l’homme, Looper raconte surtout l’histoire du jeune Joe qui va apprendre à passer outre son égocentrisme pour accomplir un acte complètement désintéressé. Quoi qu’il en soit nous n’entrerons volontairement pas plus loin dans l’histoire du film afin de ne pas vous gâcher votre plaisir de spectateur en vous révélant toutes les intrigues.

Au final Looper s’approche de l’excellent film de science fiction. Dotė d’une histoire originale, d’un univers très réaliste et d’un casting survitaminė, le film s’éloigne définitivement de la série B pour s’approcher du blockbuster qui restera dans nos mémoires et qui propulsera Rian Johnson au-devant de la scène et dans la liste des réalisateurs à surveiller ces prochaines années …

Note : ★★★★☆

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