Titre original : The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn
Réalisé par : Steven Spielberg
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Genre : Aventure , Animation
Durée : 1h47 minutes
Date de sortie : 26 octobre 2011
Synopsis :
Parce qu’il achète la maquette d’un bateau appelé la Licorne, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d’un fabuleux secret. En enquêtant sur une énigme vieille de plusieurs siècles, il contrarie les plans d’Ivan Ivanovitch Sakharine, un homme diabolique convaincu que Tintin a volé un trésor en rapport avec un pirate nommé Rackham le Rouge. Avec l’aide de Milou, son fidèle petit chien blanc, du capitaine Haddock, un vieux loup de mer au mauvais caractère, et de deux policiers maladroits, Dupond et Dupont, Tintin va parcourir la moitié de la planète, et essayer de se montrer plus malin et plus rapide que ses ennemis, tous lancés dans cette course au trésor à la recherche d’une épave engloutie qui semble receler la clé d’une immense fortune… et une redoutable malédiction. De la haute mer aux sables des déserts d’Afrique, Tintin et ses amis vont affronter mille obstacles, risquer leur vie, et prouver que quand on est prêt à prendre tous les risques, rien ne peut vous arrêter…
On l’attendait depuis les premières images dévoilées sur Internet (que dis-je, depuis l’annonce du projet), l’adaptation cinématographique des aventures de Tintin par le grand Steven Spielberg débarque sur nos écrans mercredi prochain, et pour avoir vu le résultat hier soir, l’attente en valait la peine.
Avant de parler du film en lui-même, un petit retour sur la genèse du projet s’impose. En 1983, peu de temps avant sa mort, Georges Prosper Remi a.k.a Hergé donne son accord à Steven Spielberg pour l’adaptation live de son personnage. Le décès de l’auteur met le projet en sommeil et il aura fallu attendre près de 30 ans pour que le maestro du cinéma reprenne la main avec l’accord des éditions Casterman et les héritiers d’Hergé.
Steven Spielberg souhaitait être fidèle à l’univers et l’esprit de Hergé, voyant ce dernier comme un « cinéaste sans caméra« . Une chose est certaine, les 30 ans de progrès technologiques qui se sont écoulés depuis qu’Hergé a donné son accord à Spielberg, ont fait toutes la différence.
Pour Tintin et le secret de la Licorne, Steven Spielberg s’est tourné vers la technologie de la performance capture, permettant (comme son nom l’indique) de « capturer » le jeu de véritables acteurs et de les transposer sur des personnages fictifs, les rendant ainsi plus vivants. Le résultat est bluffant, jamais je n’avais vu un pareil degré de réussite sur un film d' »animation ». Les personnages semblent sortir de leurs vignettes et prendre vie à l’écran dans un univers imaginaire, unique, celui d’Hergé.
Les traits des personnages parfaitement respectés rendent naturellement très difficile, voir impossible, de reconnaitre l’acteur qui a prêté ses talents derrière les capteurs (Je n’aurai d’ailleurs jamais deviné qui était le personnage de Gad Elmaleh). Enfin, cette technique permet des choses qui auraient été impossibles à réaliser avec de véritables acteurs live, comme le personnage de Milou, lui aussi parfaitement retranscrit par Spielberg.
Côté casting, le réalisateur n’a pas fait appel à des novices puisque (pour n’en citer que quelques uns) Jamie Bell est Tintin, Andy Serkis est le capitaine Haddock, Daniel Craig est Ivanovich Sakharine et le duo britannique Simon Pegg et Nick Frost interprète nos deux policiers naïfs et maladroits : Dupont et Dupond.
Tintin (Jamie Bell) rencontre le capitaine Haddock (Andy Serkis) – © Sony Pictures Releasing France
Côté scénario, Steven Spielberg a fait confiance à de grands auteurs britanniques pour adapter au cinéma les trois tomes de Tintin qui composent « Le Secret de la Licorne« . D’abord confié à Steven Moffat (Doctor Who, Sherlock), le projet a ensuite été transmis à Edgar Wright (Scott Pilgrim, Hot Fuzz) et Joe Cornish suite au départ de Moffat pour devenir scénariste en chef sur la série Doctor Who (retrouvez d’ailleurs notre interview de Steven Moffat qui nous parlait de son départ du projet lors du Comic Con).
Et c’est avec brio que nos auteurs ont ajouté au Secret de la Licorne des éléments du trésor de Rackham le Rouge et du Crabe aux pinces d’or avec une partie d’invention axée sur le passé des Haddocks. Si les puristes s’offusqueront que plusieurs BD ont été réunis en un seul film, sachez que cela se fait en parfait respect de l’univers de Hergé et qu’il est fort probable qu’il aurait aimé ce film tant Steven Spielberg a parfaitement su lui rendre hommage. L’hommage commence d’ailleurs dès le début du film (attention léger spoiler) avec le personnage de Hergé lui-même, dessinant Tintin sur le marché. Par la suite, les références et les clins d’oeil aux précédentes aventures de Tintin et à l’oeuvre d’Hergé en elle même, s’accumulent tout au long du film dont le rythme, très soutenu, donne l’impression d’être un lecteur dévorant l’histoire sans répit une page après l’autre.
© Sony Pictures Releasing France
Le film se termine ainsi après presque deux heures de pure Tintin sur ce qui laisse présager une suite pour notre héros à houppette. Spielberg avait clairement annoncé son intention de réaliser une trilogie, pour ce personnage qu’il affectionne tant.
Seuls petits bémols, la bande son de John Williams manquant grandement de personnalité (pour une fois) et la 3D, qui encore une fois n’a aucun intérêt. S’il est dommage que Tintin n’est pas eu droit à un thème musical bien à lui (comme Indiana Jones), on pardonnera toutefois ce manque, tant le rythme du film ne laisse pas le temps de se poser des questions ou d’avoir des regrets.
Bref, je ne saurai parler pour les plus mordus des tintinophiles mais j’ai pour ma part, retrouvé avec plaisir l’exaltation du temps où, plus jeune, je découvrais les aventures de Tintin dans la bibliothèque de mes parents, et pour cela, je tiens à féliciter et remercier Steven Spielberg qui a selon moi, su rendre hommage au plus célèbre des reporters et à son auteur.
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