[Critique] The Prodigies d’Antoine Charreyron

Titre original : The Prodigies
Réalisé par : Antoine Charreyron
Distributeur : Warner Bros. France
Genre : Animation, Science fiction
Durée : 1h27 minutes
Date de sortie : 8 juin 2011

Synopsis :
Imaginez-vous doté d’une intelligence surhumaine, du pouvoir de contrôler les autres par la force de l’esprit, de les transformer en marionnettes dépourvues de volonté, obéissant à vos ordres les plus fous… Ce don fascinant et terrible Jimbo Farrar le connaît bien car depuis son enfance, il le possède.
Brillant chercheur à la tête de la Fondation Killian pour enfants surdoués, très amoureux de sa femme Ann, Jimbo n’a qu’un but : trouver d’autres prodiges comme lui. Il imagine alors un jeu en ligne d’une complexité extrême et finit par découvrir cinq adolescents qu’il décide de réunir à New York.
Conscients de leur différence, isolés et incompris, ces prodiges se retrouvent un soir à Central Park. Enfin, ils ne sont plus seuls. Mais ils sont alors sauvagement agressés et leur destin bascule. Ignorés par la police, abandonnés par ceux qui devaient les protéger, en état de choc, ils déchaînent alors leurs pouvoirs avec une intelligence diabolique, éliminant sans laisser de trace ceux qui les ont trahis…
Jimbo est le seul à l’avoir compris, mais aussi le seul à pouvoir les arrêter. Il va devoir combattre le déchainement de violence de ses esprits-jumeaux… à moins qu’il ne décide de se joindre à eux…

The Prodigies est un film librement adapté du roman best-seller « La nuit des enfants rois » de Bernard Lenteric qui raconte les déboires d’un groupe de jeunes enfants surdoués et malmenés par la vie. Incompris et rejetés par la société, ces derniers décident en effet de se retourner contre le système qui les a déçus.

Reprenant cette idée de base, la production du film a décidé d’ajouter le pouvoir aux enfants de contrôler les autres en utilisant des zones inexploités de leurs cerveaux, un concept approuvé par l’auteur de l’oeuvre originale qui a d’ailleurs suivi jusqu’à sa mort le projet.

A la base conçu pour être un film joué par des comédiens en chair et en os (un film live), le projet a fini par se transformer en animation pour des raisons de budget et de faisabilité. C’est ainsi que le français Antoine Charreyron (célèbre concepteur de cinématiques de jeux vidéos) a pris les reines de la réalisation de The Prodigies.

Avec l’aide de Viktor Antonov (créateur de l’univers visuel), Antoine Charreyron décide alors d’offrir une identité unique à l’animation du film, entre animation américaine (Pixar) et animation japonaise, donnant ainsi un résultat proche de ce que l’on pouvait voir sur une ancienne console Playstation. Bien que l’on adhère ou non à ce type d’animation, Antoine Charreyron a malgré tout dynamisé ses personnages en utilisant la technologie de la motion capture afin de « capturer » le jeu et les émotions de véritables comédiens. Enfin, le réalisateur a également décidé de tirer parti de la 3D pour offrir un film avec de véritables sensations de profondeur et non une simple conversion comme beaucoup font aujourd’hui (oui je pense à toi – entre autre – Le choc des Titans).

Avec The Prodigies, Antoine Charreyron rappelle qu’animation ne rhyme pas nécessairement avec divertissement pour enfant puisqu’il délivre un film pour adulte (interdit aux moins de 12 ans en France), comportant plusieurs scènes violentes et pénibles à regarder, même si le tout a été édulcoré en comparaison avec l’histoire d’origine.

Très inspiré de l’univers comics books, le film a bénéficié de la participation de Francisco Herrera et Humberto Ramos, deux célèbres dessinateurs de comics Américain, pour le design et la conception des personnages.

Ainsi il ne faut pas oublier que The Prodigies est un film français et surtout un film impertinent qui nous change des habituelles productions nationales. Si l’animation peu en rebuté quelques uns, le réalisateur français a (pour son premier film) fait du mieux qu’il pouvait devant tous les murs qui se sont dressés devant lui : budget, censure etc.

En résumé, The Prodigies est un film plein d’audace et qui comme le livre dont il s’inspire, saura parler aux adolescents quelque peu tourmentés, leur rappelant qu’ils ne sont jamais vraiment seuls au monde. Côté version française, rien à redire puisque le casting comprend de prestigieux comédiens tels que Alexis Tomassian (Voix française de Fry dans Futurama, JD dans Scrubs …) en jeune Jimbo et Mathieu Kassovitz en Jimbo adulte.

Si le film n’est pas parfait, il est en tout cas très prometteur, c’est pourquoi je vous recommande de passer outre l’animation et de donner une chance à cette bouffée d’air frais dans l’animation française, en souhaitant au réalisateur Antoine Charreyron que ce film ne soit que le premier d’une longue série et d’une longue carrière !

Note : ★★★☆☆

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