[Critique] Simon Werner a disparu… (2010)

Simon Werner a disparu… dont la sortie en salle est prévue pour le 22 septembre prochain est le premier film du réalisateur Français Fabrice Gobert jusque là principalement connu pour la réalisation d’épisodes pour la série de France 2 : Jeunesse : Age sensible.

Finalement ce sont les studios de distribution Diaphana qui feront confiance au jeune réalisateur dans son projet. Le film a par ailleurs été sélectionné au festival de Cannes dans la section « Un certain regard ».

La bande sonore très rock année 90 est quant à elle composée par le célèbre groupe Américain Sonic Youth.

Synopsis :

Septembre 1992, dans une petite ville de la Région Parisienne.
Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles.
Quinze jours plus tôt.
Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades.
Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée absente sans que ses parents sachent où elle est. Une jeune fille apparemment sans histoire et sans lien direct avec Simon.
Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour.

L’histoire commence donc par la découverte fortuite d’un corps sans vie et non identifié dans une forêt par de jeunes adolescents après une fête d’anniversaire.

L’histoire reprend alors 15 jours plus tôt, le jour de la disparition d’un élève : Simon Werner.
La caméra suit alors la vie de ses camarades de classes, tous intrigués par sa disparition.

Plus qu’un teen movie ou un thriller, l’histoire s’attache davantage a développé la psychologie des adolescents et les hypothèses farfelues qu’ils vont établir sur la disparition de Simon. Assassiné par un professeur ? Fugue ? Chacun y va de son hypothèse et va colporter les bruits de couloir. En ce point le film nous rappellera sans mal notre propre adolescence (et ce quel que soit la génération) puisque tous avons vu pu participer ou être témoin de colportage à l’école.
Ayant moi-même passé mon bac dans un petit lycée de province, (du genre où tout le monde connaît tout le monde) le film a réussit sans mal à me rappeler mes souvenirs d’école et la majorité d’entre eux ne se passaient pas dans les salles de cours mais bien dans les couloirs où à la manière d’un petit village, les bruits les plus fous (allant de l’homosexualité à la liaison professeur/élève circulaient sur le personnel.

Les thèmes de l’homosexualité et de la pédophilie sont d’ailleurs abordés en arrière plan à travers la vie des lycéens. Encore une fois, plus que « l’enquête » sur la disparition du jeune homme, le film s’attache à mettre en exergue la vie d’ados d’une petite ville, désireux d’avoir une scolarité à l’Américaine dans leur petit lycée de région Parisienne.

Jouant la caricature au grand jour, la bande de jeune ado comprend l’individu cool et mystérieux (Simon (Laurent Delbecque)), la tête de turc, réservé, n’ayant que peu d’amis et dont le père est professeur dans l’établissement (Rabier (Arthur Mazet)), la plus belle fille du lycée (Alice (Ana Girardot)), sa fidèle et meilleure amie (Clara (Audrey Bastien)) et le gentil garçon (Jérémie (Jules Pelissier))

Après avoir introduit chacun des personnages, le film va à nouveau revenir en arrière sous forme de séquence afin de retracer les derniers jours de chacun des ados individuellement, tous offrant un peu plus d’indices sur la disparition de Simon. A nouveau le réalisateur Francis Gobert joue des ellipses, un style qu’il affectionne clairement.
Une fois la route de chacun des ados retracés, les pièces du puzzle se réunissent pour dévoiler au spectateur le triste destin de Simon Werner, bien plus près de la réalité et du fais divers que de tous les scénarios fantaisistes inventés par ses camarades pour tenter de pimenter leur triste et difficile quotidien d’adolescent.

Pour conclure nous diront que Fabrice Gobert, très tourné vers le monde des adolescents, ne s’en sort donc pas trop mal pour un premier film même si certains moments sont un peu longs et pas très utiles (lors de la journée de certains personnages notamment). Certains éléments critiques concernant l’entraineur pédophile ou l’homosexualité de certains ados auraient peut-être pu avoir un véritable lien avec la disparition de Simon plutôt que de servir de fausses pistes ? Chacun ira certainement de son opinion concernant la fin du film …

Note : ★★★☆☆

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