[Critique] La Rafle

Nous avons eu la chance de voir lors d’une projection privée organisée jeudi soir chez Gaumont, le film La Rafle de Roselyne Bosch dont la sortie est prévue pour le 10 mars prochain. Merci au passage à Ravana et Pingoo pour l’invitation.

Bref, ce n’est pas une critique habituelle que nous allons vous proposer aujourd’hui puisque nous ne jugerons pas ici l’inventivité d’un scénario mais plutôt la retranscription sur pellicule d’une partie de notre Histoire, d’une bien triste partie de notre Histoire.

L’histoire, c’est celle de la rafle du vélodrome d’Hiver et donc celle de 13 152 juifs Français qui se sont vu délogés de chez eux dans la matinée du 16 juillet 1942 et retenus prisonniers dans le stade olympique du vél’ d’Hiv avant d’être transportés en camp de concentration, puis d’extermination. Cette rafle orchestrée par le gouvernement Français de Vichy sous les directives des Nazis ne fît que 3 survivants dont le jeune Jospeh Weismann dont l’histoire est narré dans ce film (et qui fait d’ailleurs une apparition en personne dans le rôle d’un vieil homme à la fin du film).

Comme le rappela la réalisatrice Roselyne Bosch, présente pour la projection, aucune scène n’a été exagérée et tout ce que vous verrez est vrai ou vraisemblable. Même si les atrocités rapportés dans ce film sont inhumaine, La Rafle est un film Humain, chargé en émotion comme en a témoigné Roselyne Bosch, très ému lors de son discours d’introduction. Comment ne pas l’être après avoir passé des mois voire des années de sa vie à faire des recherches sur le sujet et à récolter les témoignages de survivants tels que Joseph Weismann, meurtris à jamais au plus profond de leur être pour avoir survécu là où tant d’autres n’ont pas eu cette chance.

La rafle est un des premiers films à explorer une partie sombre de l’Histoire de France, puisque comme nous le rappela le distributeur du film chez Gaumont, la France ne fût pas forcée de procéder à cette rafle et à la différence de nombreux pays Européens, coopéra sans résistance aux ordres d’Hitler.

Mais le film n’est pas qu’un témoignage, nécessaire avant la disparition des derniers suivants, c’est aussi une mise en garde car ce qui s’est passé hier peut très bien se reproduire aujourd’hui. Si le cinéma a habituellement pour rôle de divertir, il sert principalement ici à vous faire réfléchir. Mais pas de panique, ne trainez pas les pieds en pensant que voir ce film ne sera pas bon pour votre morale. Bien sûr, vous ne ressortirez pas avec la banane et bien sûr les plus émotifs d’entre vous feraient mieux de ne pas oublier les mouchoirs, mais osez me croire sur parole si je vous dis que La Rafle est LE film à voir en 2010 (et à posséder en DVD à sa sortie de sorte à conserver une copie de cet émouvant témoignage). Si la rafle du Vél d’Hiver ne vous évoquait rien de concret avant de lire ce billet, je dirai pour faire simple qu’il vous faut voir ce film …

Un casting à toute épreuve :

La rafle regorge de vedettes du cinéma Français à commencer par Jean Reno, qui interprète magnifiquement un médecin juif, faisant tout son possible pour aider les autres raflés et qui s’amourache d’Annette Monod (Mélanie Laurent), une infirmière chargés de l’assister et d’accompagnés les raflés. Gad Elmaleh interprète quant à lui Schmuel Weisman, le père de Joseph. Pour ceux qui douteraient de l’interprétation de Gal Elmaleh dans un rôle dramatique, ne doutez plus, sa performance vous fera presque oublier qu’il n’a joué que des rôles comiques avant ce film. Le jeune Hugo Leverdez qui interprète Joseph Weismann s’en sort lui aussi admirablement, comme les nombreux jeunes enfants du film d’ailleurs !

Notre avis :

Pour conclure, nous avons décidés de ne pas attribuer de note sur 10 à ce film comme nous le faisons habituellement puisque l’Histoire avec un grand H ne se note pas. Fruit d’un long travail de recherche et des témoignages du peu de survivants (dont le véritable Joseph Weismann), la Rafle est un film plus que respectable sur sa réalisation et apparemment irréprochable (ou presque) sur la véracité des évènements qui y sont racontés. Mon unique réserve porterait sur la fin du film, qui se devait de finir sur une touche d’espoir, avec le retour d’un personnage qui n’aurait pas dû revenir mais cela n’est que mon humble avis de cynique éternellement insatisfait !  La rafle au cinéma le 10 mars.

Remonter

Reactions