[Critique] Spring Breakers de Harmony Korine

Prépubères, s'abstenir.

Titre original : Spring Breakers
Réalisé par : Harmony Korine
Distributeur : Mars Distribution
Genre : Drame
Durée : 1h32 minutes
Date de sortie : 6 mars 2013

Synopsis : Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile…

Spring Breakers est le dernier film d’Harmony Korine explorant la décadence de la jeunesse américaine à travers le Spring Break, célèbre semaine de « relâche » ayant lieu en mars aux Etats-Unis afin que les étudiants puissent réviser leurs examens. Bien sûr, nombre d’entre eux choisissent de déserter les bibliothèques et de partir en exode à la recherche du soleil (en Floride par exemple) où l’alcool coule à flot, la drogue est monnaie courante et le sexe est complètement décomplexé.

C’est donc dans cette ambiance de débauche que Harmony Korine entraine le spectateur dès les premiers plans du film, riches en scènes de jeux de boisson, de concours de t-shirt mouillés et d’exposition de poitrine. Cette odyssée vers la décadence et l’anarchie est symbolisée par le réalisateur via les aventures de 4 jeunes étudiantes, prêtes à tout pour oublier leur quotidien et profiter de leur Spring Break. Pour incarner ces 4 adolescentes, Harmony Korine a choisi de faire appel à des actrices bien connues du monde prépubère puisque presque toutes ex-starlettes de Disney. C’est ainsi que désireuses de casser leurs images de jeunes filles parfaites, les célèbres Selena Gomez et Vanessa Hudgens ont rejoint Ashley Benson et Rachel Korine (la femme de Harmony Korine, pour info) au casting de ce sulfureux Spring Breakers.

Si la fanbase prépubère des starlettes de Disney se réjouit déjà de retrouver ses idoles au cinéma, qu’elle ne se méprenne pas, Spring Breakers n’est pas une production qu’aurait approuvé Mickey. Nudité, suggestions de scènes érotiques, mime de fellation, violence, tels sont quelques exemples de situations présentes dans le film et qui ne parleront bien sûr pas du tout à des collégiennes habituées à voir les stars se dandiner dans High School Musical. Parents, si l’interdiction aux moins de 12 ans du film ne vous a pas fait tilter, je vous recommande fortement de réfléchir à deux fois avant d’emmener votre petite princesse voir Spring Breakers, spécialement si vous voulez éviter d’avoir une discussion gênante en rentrant à la maison pourtant sur ce que faisait le monsieur avec Vanessa Hudgens et Ashley Benson dans la piscine.

Sur cette gentille mise en garde, que vaut Spring Breakers ? Sur les quatre héroïnes, ou antihéroïnes ici, trois sont réellement déconnectées de la réalité et une, Faith (Selena Gomez), très pieuse, représente en quelque sorte la conscience du groupe, la part de naïveté et d’innocence qui va être la première à quitter l’aventure du Spring Break. Les autres, prêtes à tout, vont finalement trouver leur place dans le chaos dans lequel elles vont doucement mais surement s’enfoncer tout au long du film. Après avoir braqué un restaurant pour réunir les fonds suffisants pour partir en Spring Break, nos jeunes filles se font arrêter par la police pour usage de drogues lors d’une fête bien arrosée. Leur caution, est alors payée par le personnage d’Alien, un caïd local interprété avec brio par l’acteur James Franco. S’il y a bien une chose que l’on ne peut remettre en cause dans Spring Breakers, c’est la formidable prestation de Franco qui campe un « wanna be gangster » complètement siffoné du bulbe. C’est justement dans cette spirale de folie et de violence que vont se retrouver deux de nos spring breakeuses. La suite, c’est une descente aux enfer dépeinte par Korine à l’aide d’un montage déstructuré, d’une ambiance MTV et lumière au néon sur fond de Britney Spears.

Si certains verront ici un judas dans la psychologie de certains ados américains ou encore une mise en garde contre l’usage de la drogue et l’abus d’alcool, d’autres, comme moi peineront à comprendre la finalité de l’oeuvre qui semble quelque peu bâclée sur la fin. Pourquoi se donner tant de mal à nous immerger dans un monde de violence et d’excès pour finir de la sorte ? Suis-je passé à côté d’une véritable révélation ou m’a t’on fait perdre une heure et demie de ma vie ? Je l’ignore encore.

Note : ★★☆☆☆

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